Deux nouveaux livres et une chouette hulotte dans un poirier

Dimanche 18 octobre 2020

Posté par Neil Gaiman à 18h09

 

C’est une belle journée au milieu de l’automne sur l’île de Skye et je ne suis pas bien sûr de savoir où l’année est passée. Cette maison comprenait à l’achat une immense prairie entourée de murs, que mes voisins utilisent pour garder leurs moutons, ainsi qu’un vieux verger. Il y a à peu près sept ans le verger a été inondé et nous avons perdu toutes les groseilles rouges, les groseilles à maquereau, la rhubarbe et les autres plantes similaires, mais la plupart des arbres ont survécu, et il y pousse encore des pommes, des prunes et des poires.

Je sais très bien que sur l’île de Skye, le beau temps peut laisser place à des semaines de pluie et de vent violent, alors je suis descendu dans le verger et me suis hissé sur une échelle pour cueillir toutes les poires que je pouvais atteindre, dérangeant au passage une chouette hulotte qui s’est envolé quelque part où elle ne serait pas importunée par des gens grimpant dans ses arbres à l’improviste.

Et maintenant je suis assis dehors en train d’écrire ceci. Il fait trop frais pour écrire dehors, mais c’est possible, et bientôt ça ne le sera plus, et ce n’est pas rien.

Deux nouveaux livres ont été publiés : l’un est sorti la semaine dernière, l’autre sort cette semaine.

PIRATE STEW est sorti en premier, illustré par le génial Chris Ridell. Me voici en train de lire les premières pages et de parler des origines du livre.


 

Il n’est disponible qu’au Royaume-Uni et aux pays qui y sont associés (comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande) pour le moment. (Il sortira aux États-Unis en décembre. À cause de la covid, bizarrement.)


 

C’est une photo d’Amanda avec Ash le pirate (elle a lu Pirate Stew à son école pour la journée déguisée sur le thème des pirates). Après plusieurs mois de tentatives pour rentrer, il semblerait que je puisse enfin bientôt retourner en Nouvelle-Zélande pour être avec eux. Si c’est le cas, ce ne sera pas avant plusieurs semaines encore. Je croise les doigts et tout le reste.

 

Et l’autre livre (qui sort mardi), c’est :

Celui-là.


 

Et celui-là


 

L’édition britannique est la bleue et l’édition américaine la grise. Les deux sont de très beaux livres et sont identiques autrement.


 

Les nuits sont de plus en plus longues, ici sur l’île de Skye, et le soleil se couche visiblement plus tôt, semaine après semaine. Je suis ici depuis avril et les choses semblent enfin en bonne voie pour que je puisse rejoindre ma famille (Amanda et Ash sont toujours en Nouvelle-Zélande. Je n’ai pas pu les y retrouver car seuls les Néo-zélandais sont autorisés à entrer sur le territoire. Les règles s’assouplissent, et les services d’immigrations néo-zélandais commencent à permettre aux familles de se réunir.)

C’était l’anniversaire d’un ami l’autre jour. J’ai demandé ce qu’il voulait et on m’a répondu : un message vocal à propos de « quelque chose qui te fait te sentir mieux quand tu te sens déprimé ».

Et après l’avoir envoyé, je me suis dit, eh bien, beaucoup d’entre nous ont besoin de se remonter le moral en ce moment. Alors, avec sa permission, je le mets ici aussi.

Cela pourrait marcher, même si je blogue toujours avec Blogger, ce qui de nos jours revient un peu à bloguer avec un bâton calciné et un morceau de peau d’ours, pour toutes les fonctionnalités qu’il propose, alors ça ne marchera peut-être pas.

(Il y a beaucoup de bidouillage en coulisse et ça ne marche qu’à moitié. Finalement j’abandonne et me dirige vers les fichiers Soundcloud, et j’essaye de les intégrer.)

Ce sont des fichiers audios. Écoutez les deux, le premier d’abord et l’autre ensuite, et peut-être qu’ils vous remonteront le moral aussi…)

C’est le premier enregistrement que j’ai fait :

[Transcription audio :

Quand je me sens déprimé et qu’il fait nuit ici, je sors dehors. Quand je suis arrivé ici en avril, fin avril, début mai, les jours duraient indéfiniment. Puis en juin les jours duraient vraiment indéfiniment, il ne faisait même pas sombre la nuit. Mais maintenant nous nous dirigeons vers l’hiver et les nuits reviennent alors je sors et j’attends que mes yeux s’adaptent à l’obscurité presque totale. Pendant un moment je ne vois rien, puis tout à coup je vois tout. Et au-dessus de moi, la Voie lactée éclot, et il y a plus d’étoiles que je n’arrive à y croire, et je les observe. Plus bas dans le verger, une chouette solitaire ulule encore et encore. Je pense et j’espère qu’une autre chouette se fasse entendre dans un instant, et puis j’entends ceci. Je reste dehors, aussi longtemps que je le peux, à profiter de Noël dans le froid, de l’immensité dans les étoiles, de me sentir insignifiant, et toutes les trente secondes à peu près, du ululement triste, et toujours plein d’espoir, d’une chouette attendant une réponse qui n’arrive jamais.]

 

Et après avoir enregistré ça, je suis sorti et j’ai enregistré ceci :

 

Commentaires